L’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) a bouclé, mercredi 7 juin 2023, son double atelier de dix jours consacré aux travaux préparatoires de son congrès extraordinaire tel que recommandé aux états généraux de la presse tenus en janvier 2022. Financés par Internews, ces travaux, qui se sont déroulés en deux phases (une première phase strictement scientifique réunissant cinq experts et une seconde phase de validation élargie jusqu’à 35 personnes) ont consisté à l’évaluation des capacités organisationnelles de l’UNPC, de refonte de ses textes et de leurs réécriture pour leur adaptation au nouvel environnement médiatique en RDC.
Objectifs et résultats réalisés
L’objectif de ces travaux, selon les termes de référence, était de produire les matériaux destinés au congrès extraordinaire pour « renforcer les capacités structurelles et managériales de l’UNPC afin de lui permettre de jouer son rôle de gardienne de la déontologie et de cadre fédérateur de la profession journalistique, des associations des éditeurs et patrons de la presse, et des ONG de défense de la liberté d’expression et de la liberté de la presse ». Plus spécifiquement, il s’agissait de faire une « revue documentaire des textes de l’UNPC pour en dégager leurs forces et faiblesses, et les conformer aux exigences de l’heure en les réadaptant ; produire les matériaux de renforcement des capacités managériales et organisationnelles de l’UNPC ; procéder à la réécriture des textes et proposer de projet de textes actualisés et contextualisés aux réalités du métier de journalisme du moment et aux recommandations des Etats Généraux de la Communication et médias tenus au Centre Catholique Nganda du 25 au 28 janvier 2022.
Au terme de leurs travaux, les participants ont pu réaliser la revue documentaire des textes de l’UNPC. Un manuel de procédures administratives et financières a été produit également en vue de contribuer au renforcement des capacités opérationnelles de l’UNPC et relever sa crédibilité auprès des partenaires.
Les participants ont surtout actualisé les textes de l’UNPC qu’ils ont aussi contextualisés conformément à la réforme du cadre légal de l’exercice de la liberté de la presse en RDC.
Les innovations de la nouvelle UNPC
En termes d’innovations apportées dans les nouveaux textes, on peut noter leur refonte en un seul statut régissant l’UNPC. Désormais donc, les nouveaux textes abolissent les statuts particuliers dont jouissaient les commissions permanentes de l’Union, qui leur conféraient une certaine indépendance vis-à-vis du comité directeur, constituant ainsi la principale source des conflits qui ont paralysé et décrédibilisé l’UNPC.
Par ailleurs, et conformément aux recommandations des états généraux de la communication et des médias, les questions touchant notamment au fonctionnement de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) et aux mécanismes d’octroi de la carte d’identité professionnelle ont été traités dans l’optique, d’une part, du renforcement de l’opérationnalité et de la pro-activité de l’Union et, d’autre part, du renforcement des conditions d’accès à la profession tout en la nettoyant.
Mettre fin à la cacophonie et à l’amateurisme
Depuis le congrès de la refondation en 2004, l’UNPC fait face à « plusieurs défis liés notamment à la persistance d’un conflit de leadership en son sein, à l’existence à côté des statuts de l’Organisation, des statuts particuliers des commissions (d’octroi de la carte d’identité professionnelle et de discipline) qui jouissent d’une autonomie et ne soumettent pas leur décision au visa du Bureau de l’Union ».
Cette situation est la principale source de la fragilisation de l’Union « dont l’organigramme reste, à ce jour, peu structuré et les attributions de chaque commission ainsi que de leurs animateurs restent flou et mal interprété ». Dans le même contexte, « l’octroi de la carte d’identité professionnelle s’effectue sans le respect des normes établis, avec comme incidence l’invasion de la profession par des personnes ayant plusieurs insuffisances sur le plan de la maîtrise des techniques du métier ainsi que de l’éthique et la déontologique.
La dépénalisation des fautes commises par voie de presse, tant souhaitée par les professionnels des médias, ne pourrait se faire avec une instance d’autorégulation, fragilisée, dépouillée de son statut de cadre fédérateur de la profession journalistique; « car plusieurs acteurs remettent, de plus en plus, en doute la capacité de l’UNPC à pouvoir défendre les intérêts de la profession et à promouvoir une presse responsable et professionnelle. Les décisions de la commission de discipline sont ignorées et contestées ».
Il était donc plus qu’urgent, en cette période de la réforme du paysage médiatique et de la salubrité médiatique de faire une analyse institutionnelle de l’UNPC et de procéder à la revue documentaire de ses textes pour es refondre afin de donner à cette instance d’autorégulation des instruments qui lui permettront d’assurer son rôle de gardienne de la déontologie.
JDW